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Des latinistes et des hellénistes témoignent en 2010

Fabien, actuellement en khâgne au lycée Jeanne d’Albret, à Saint Germain-en-Laye.

J’ai commencé à étudier le latin en classe de cinquième. C’était pour moi une chose naturelle puisque j’ai toujours été passionné par l’histoire de l’Antiquité. Pour moi, faire du latin, c’était d’abord faire de la civilisation latine. Je n’étais pas particulièrement bon en grammaire française et il faut avouer qu’en classe de seconde, c’est avec difficulté que j’ai étudié la langue latine (l’initiation grammaticale enseignée au collège m’avait d’ailleurs presque dégoûté). Faire des petits exercices grammaticaux était un véritable pensum, et c’est donc avec réticence que j’ai abordé l’exercice de version en classe de seconde. Au début, le côté technique de l’exercice m’a quelque peu conforté dans ma piètre opinion que je me faisais de la langue latine. Pourtant, la curiosité l’emportait : le désir de découvrir les secrets que recelaient les textes transforme l’exercice en plaisir. C’était passionnant de pouvoir découvrir l’histoire directement par des sources authentiques. De plus, le latin me permettait de consolider mon usage de la langue française. Alors que je m’étais engagé dans une filière scientifique, je me suis rendu compte que ce n’était pas ce qui m’intéressait et ma note en latin au baccalauréat a, entre autres choses,  renforcé mon désir de poursuivre mes études dans une filière littéraire.    
Durant l’été qui suivit l’obtention de mon baccalauréat scientifique, j'ai été dans une école en Australie où j'ai suivi les cours avec des élèves australiens. Le niveau des cours de latin était particulièrement élevé, et un texte que j’aurais traduit en une heure avec un dictionnaire en France, était traduit en quinze minutes sans dictionnaire par des élèves plus jeunes que moi. La méthodologie enseignée permettait une compréhension particulièrement efficace et rapide de la langue latine. C’est pendant cet été et à l’autre bout du monde que j’ai véritablement découvert les subtilités du latin et parfois même de ma propre langue. Le latin qui n’y était pas considéré comme une option permettait une compréhension globale de la grammaire.
Lorsque je suis revenu en France, je suis entré en classe d’hypokhâgne. Le latin y étant obligatoire, de nombreux élèves ont alors commencé cette matière… pour l’arrêter l’année suivante vu la difficulté qu'ils rencontraient. Ce ne fut pas mon cas : la plus grande partie de mes difficultés de la langue latine ayant disparu, le latin devenait une passion. Cela ne permettait plus simplement d’éviter des fautes d’orthographe, c’était un véritable outil. Le latin permet aussi bien de comprendre la poésie rimbaldienne que la pensée spinoziste ! Ma persévérance était, et est d’ailleurs toujours, largement récompensée par l’ampleur des bénéfices que l’étude de la langue latine m’a apportés, à tel point que je regrette même de ne pas avoir suivi un enseignement de grec ancien.
Je conclurais qu’en ayant suivi au lycée trois heures supplémentaires de cours par rapport aux non-latinistes, je n’ai pas perdu mon temps. Toutefois, je comprends que ceux qui n’ont jamais fait de latin ne puissent le regretter puisqu’Ignoti nulla cupido.

Pauline, actuellement étudiante en première année d’Information-Communication

Je suis Pauline STIVALA, ancienne élève helléniste au Lycée Le Corbusier à Poissy (78) et je suis actuellement en première année de licence Information-Communication à l’Université Paul Valéry à Montpellier (34).
J’ai effectivement étudié le grec ancien durant ma scolarité au Lycée Le Corbusier (de la 3ème à la terminale). Cette matière m’avait été vivement recommandée par ma professeur de français en classe de 3ème voyant que je n’avais jamais étudié le latin. J’ai donc pris cette option en pensant principalement que cela consoliderait mes leçons de français. En effet, cela a été le cas mais cet apprentissage ne m’a pas servi qu’à cela.    
Les avantages que je peux accorder à cette matière sont les suivants : certes, elle nous amène à porter un regard plus « éloigné » sur notre langue qu’est le français, mais elle nous permet aussi de découvrir une autre manière d’écrire, de communiquer, de former un argumentaire, etc. D’ailleurs, une telle découverte peut être très intéressante. Aussi, le grec ancien permet finalement à ceux qui l’étudient de comprendre la syntaxe d’une grammaire, d’une orthographe utilisées au quotidien. De plus, afin de comprendre certains textes, nous avons dû nous pencher sur la manière dont vivaient les Grecs à l’époque concernée : c’est une ouverture sur une culture que nous ne connaissons pas forcément au départ et je pense que c’est une bonne opportunité de la découvrir et de pouvoir ainsi la comparer à la nôtre.
En revanche, il y a tout de même quelques inconvénients associables à cette matière. Il est évident que ce n’est pas une option accessible à tous. En effet, il faut de la volonté, du sérieux, de la motivation car ce n’est pas une « langue » facile à étudier. Car il faut souligner le fait que c’est plutôt une étude que nous faisons qu’un apprentissage à proprement parler. L’inconvénient que nous avons eu dans notre lycée était l’impossibilité d’avoir un nombre d’heures respectable par semaine, ce qui a sollicité beaucoup de travail personnel. Or, j’estime qu’une telle discipline nécessite, pour un élève présentant un niveau correct, un suivi de notre professeur.
Cependant, le grec ancien permet beaucoup de choses. Avec Madame Fillon (notre professeur de grec durant nos trois années de lycée) nous travaillions beaucoup avec des diaporamas. Cela peut paraitre anodin, mais ce travail nous a permis à tous d’apprendre à travailler sur un tel support qui n’est pas à la portée de tous. D’ailleurs, aujourd’hui j’utilise beaucoup ce mode de travail pour les différentes disciplines que je suis. En ce qui concerne la discipline même, elle donne l’occasion de porter un certain regard critique sur notre travail : une traduction n’est jamais parfaite. Ainsi, on remet souvent nos travaux en question afin d’avoir un résultat optimal.
Enfin, il y a deux (gros) avantages que nous ne pouvons pas oublier. Que serait le grec ancien sans les voyages qu’il peut impliquer ? Je trouve formidable qu’une telle matière puisse amener jusque sur les terres grecques afin de rentrer véritablement dans l’histoire, pouvoir mettre des monuments sur des mots vus dans des manuscrits. Aussi, nous pouvons dire que le grec, après quelques années de pratique, peut nous faire bénéficier d’une bonne note au bac (si nous nous impliquons comme il se doit dans ce que nous faisons). Cela est, de loin, non-négligeable puisqu’il s’agit tout de même d’un coefficient 3. En ce qui me concerne, cela m’a permis d’avoir mon bac ES et d’éviter les épreuves du rattrapage.
Finalement, je recommande vivement (comme j’ai pu notamment le faire durant les portes ouvertes de mon ancien lycée (je tiens d’ailleurs à préciser que l’effectif d’élèves pour le grec ancien a relativement augmenté puisque nous n’étions que neuf en seconde, alors qu’ils sont à présent près de la vingtaine)) l’étude du grec ancien car elle apporte beaucoup. Je ne regrette en rien d’avoir suivi cet enseignement durant quatre années.

Delphine, actuellement étudiante en première année de licence de biologie

Actuellement en première année de licence de biologie à l'université Pierre et Marie Curie à Paris (parcours BGPC), j'ai étudié le grec de la quatrième à la terminale. J'avais donc choisi cette option avant d'entrer au lycée, par intérêt des civilisations antiques, et goût des langues. Pour moi, le grec a été une source d'enrichissement, tant au point de vue des connaissances qu’au point de vue personnel, car il m'a aidée à avoir plus confiance en moi. En effet, réussissant bien en grec, j'ai pu m'y conforter et utiliser les méthodes d'apprentissage du grec dans d'autres matières. Encore à présent, il m'arrive de retrouver le grec dans mes études de biologie, dont certains termes proviennent du grec. Pas alors besoin de chercher dans un dictionnaire, le grec me donne tout de suite leur signification.
En petit groupe de moins de dix personnes, les cours de grec étaient très agréables, même conviviaux, et c'était un vrai plaisir que d'avoir ces cours, animés et vivants, dans la semaine.    
A présent, mon petit frère étudie le grec au collège, et je viens parfois regarder ses cours ou l'aider, et c'est toujours un plaisir pour moi que de lire ou parler du grec. Je ne regretterai donc jamais d'avoir choisi cette matière supplémentaire, qui m'a vraiment beaucoup apporté et que je recommande vivement à tous.

 Audrey, actuellement en 1ère S

        J'ai commencé à apprendre le grec à la fin de la seconde car j'avais très envie d'apprendre à lire cet alphabet. J'ai donc changé d'option en première, en passant du latin au grec mais je continue tout de même le latin. Je pense que ces deux langues anciennes se complètent. Les étudier permet de progresser en français, pour l'orthographe, le vocabulaire mais aussi pour les commentaires. J'aime beaucoup l'aspect logique des traductions et le sentiment de satisfaction après avoir réussi à traduire un texte. Les cours avec un effectif réduit (9 élèves) et sur ordinateur favorisent la recherche par soi-même et permettent de mieux maîtriser l'informatique.
Des inconvénients ? Non, peut-être le travail supplémentaire (3h par semaine et le travail à faire à la maison qui reste raisonnable) mais quand on aime, on ne compte pas !


Cécile, actuellement en 1ère S

    Elève de première S, je trouve très important d'apprendre une langue ancienne. Effectivement, durant les cours de grec ancien, nous étudions non seulement la langue, mais aussi beaucoup de choses concernant la littérature. Nous sommes dans une section où les matières scientifiques prennent le pas sur les matières littéraires, mais je trouve pour ma part qu'il est très important d'étudier des textes et de faire leur commentaire. Cela développe notre réflexion. De plus, en travaillant sur des auteurs non étudiés en français car trop anciens, nous apprenons aussi énormément de choses sur l'histoire.  Je pense que cela permet une ouverture d'esprit.   
    J'ajouterais que le grec étant aussi à la base de beaucoup de vocabulaire français, l'étude de cette langue  me permet de comprendre l'étymologie de mots et de mieux saisir leurs sens.
    Cette option étant choisie, et, la plupart du temps, gardée jusqu'en terminale, cela prouve que les élèves apprécient cette matière et il serait donc dommage que cet enseignement soit supprimé.

Sarah, actuellement en 1ère S

      Pourquoi avoir pris grec ancien ? Mon choix est constitué de plusieurs raisons, je faisais auparavant latin mais n'accrochais pas vraiment à la langue, cependant je ne voulais pas abandonner car cette matière me permettait d'avoir une meilleure moyenne et des point bonus pour le bac, une amie m'a donc suggéré de prendre grec et ma mère, en ayant aussi fait, a appuyé son choix. Je me suis alors dit pourquoi pas, il vaut mieux recommencer une nouvelle langue plutôt que d'en continuer une qui ne nous plaît que moyennement. Mon choix était donc fait.
       Le grec ancien n'est pas une langue aussi difficile qu'on peut le croire. L'apprentissage de cette langue au lycée se fait d'une tout autre manière que le latin au collège, on apprend les déclinaisons ou les temps de verbe en les rencontrant dans un texte, de plus, au lycée nous avons la chance de travailler sur ordinateur ce qui rend la matière plus ludique. Le grec est aussi une langue intéressante par son écriture, les nouveaux caractères apportent un aspect amusant. Même au lycée l'utilité du grec se fait sentir, par exemple dans les matières scientifiques, la vision d'une lettre grecque ne nous déroute pas alors que certains élèves auront du mal à retenir sa forme ou son nom, la langue sert aussi en français lorsque l'on fait face à un mot inconnu, en étudiant sa racine, le sens du mot peut alors être trouvé. Il permet aussi d'identifier plus facilement la nature et les cas des mots en français. Avoir 3h00 de grec par semaine peut sembler long ou lourd dans les emplois du temps mais puisque c'est mon choix ces "heures en plus" ne me dérangent pas. L'apprentissage du grec ancien n'est donc pas ennuyeux et sans intérêt comme certaines personnes peuvent le penser.

Stéphanie, actuellement élève en Terminale S

Une élève qui passera le grec en candidate libre et a contacté Mme Fillon dont elle a lu le blog et le site présentant son travail de l’année.

Ma rencontre avec le grec
Je suis issue d'une famille et d'un milieu scientifique ; a priori, rien ne laissait prévoir que le grec croiserait mon chemin, mais c'est ce qui est arrivé !
     Quelques temps avant d'entrer en première S, j'avais entrepris d'étudier la Bible à fond, afin d'en examiner les faits avec un regard analytique. En parallèle, j'avais lu un ouvrage sur les récits bibliques où des professeurs d'université examinaient les aspects légalo-historiques et déduisaient du texte de précieux indices sur les allégations du Christ lors de son procès... grâce au texte original grec ! En tant que jeune scientifique, la rigueur et la validité des sources sont les qualités essentielles d'un compte rendu ou d'un travail. Cette première dimension d'authenticité fournie par le grec m'avait alors séduite, sans que je puisse l'entamer, faute de personne-ressource dans mon entourage.
Lorsque j'entrai en première S, je remarquai que ma professeur de Français, également enseignante de latin, était helléniste. En commentant les divers textes de français, elle donnait l'étymologie grecque de mots français. J'étais tout simplement stupéfaite par la richesse insoupçonnée du grec qui se révélait à moi, par sa langue notamment, mais également par l'héritage littéraire et historique que la civilisation grecque nous avait laissé. Sans plus tarder, je parlais à ma professeur de mon intérêt naissant pour le grec. Sa passion communicative me poussa, une fois rentrée chez moi, à copier un alphabet grec trouvé sur internet et à l'apprendre. Environ deux semaines plus tard, je restais longtemps sur l'ordinateur rien que pour le plaisir de déchiffrer des mots.
Ma professeur eut la gentillesse de m'offrir le fameux manuel "Hermaion" de J.V Vernhes. A cette époque, je voulais simplement étudier le grec en autodidacte pour mon projet d'étude biblique. Le manuel, très clair, me fit très vite progresser et je fus en mesure, au bout de quelques mois, d'expliquer certaines phrases bibliques dont les structures grammaticales sont réputées délicates d'interprétation. Pour certaines raisons personnelles, j'ai dû parfois mettre le grec en pause, mais je n'ai cessé de voir du grec partout...
L'incroyable polyvalence du grec
Je souhaite me diriger dans le milieu médical, et depuis que je me suis mise au grec, je suis capable de déduire la signification de mots médicaux jamais rencontrés auparavant. Par exemple, on peut déduire que la leucémie touche les globules blancs puisque leukos veut dire blanc en grec. De nombreux autres mots scientifiques sont déductibles systématiquement et cela m'est d'une grande utilité dans beaucoup de cours, tant en SVT qu'en Histoire, (OROgenèse, la naissance des montagnes, PLOUTOcratie, système où les riches détiennent le pouvoir...). Ne parlons pas de la philosophie, enfantée par la nation grecque, ainsi que la politique, les notions de citoyenneté et de culture... L'étude du grec développe également les perspectives épistémologiques. Le grec se retrouve dans un nombre incroyable de langues, et en parlant plusieurs, dont l'arabe, je retrouve des mots grecs qui apportent des souvenirs et des explications de la croisée des mondes sémitique et hellénique… Sans oublier, pour mes travaux personnels, l'assurance de posséder le texte original biblique. Et la culture générale. Etc, etc etc.
Ainsi, le grec, même pratiqué seule, m'a ouvert des horizons énormes. Que du positif, que du bénéfique !
Je passe le BAC !
Cette année, j'aurais voulu prendre une option supplémentaire.... Mais ce fut impossible par indisponibilité de ces options. Il me fut donné la possibilité de passer le grec... J'avais peur : je n'ai que quelques mois d’expérience de grec et on était à un trimestre de la rentrée. Mais je voulais absolument consolider ma connaissance du grec avant de me lancer dans les études supérieures qui ne m'en laisseraient plus le temps. Je fis alors le "pari" d'ajouter l'option « grec » à mon BAC. Je ne le regrette toujours pas ! J'étudie chez moi, avec les documents du corpus, les traductions et commentaires offerts par Anne Fillon.
Enseignement du grec.
Malheureusement, le grec scolaire n'est pas autant dispensé que le latin... Ce qui est regrettable, car comme je l'ai expliqué plus haut, les avantages du grec sont inimaginables, et le grec est une base en or pour nombre de disciplines, tant littéraires que scientifiques, médecine, biologie, géologie, histoire, langues anciennes ou modernes... Nommez-les tous !
C'est une langue très fluide lorsqu'elle est bien enseignée. Mon manuel "Hermaion" a soigneusement organisé l'apprentissage des déclinaisons et a intégré peu à peu de petites listes de vocabulaire, puis fait appliquer directement l'apprentissage à de vrais textes, comme les Maximes de Ménandre,  ce qui évite de faire une indigestion de connaissances sans jamais pouvoir les appliquer et donc les oublier. N'ayant pas eu de professeur, je ne sais pas comment les cours se déroulent officiellement mais un apprentissage mettant en pratique déclinaisons, vocabulaire et textes motive les élèves et évite l'effet "accumulation". On se sent dès lors perpétuer le cours de l'histoire en étudiant des textes fondateurs et incontournables.
Il profiterait à de nombreux élèves, tant les scientifiques que les littéraires, d'avoir à leur disposition un enseignement hellénique plus accessible. Les scientifiques y trouveraient leur compte en s'appropriant des connaissances efficaces, ce qui les aiderait pour de nombreuses racines capitales (classifications scientifiques), et les littéraires y gagneraient en culture générale et en solidité d'expression.
Quel bénéfice serait pour les élèves un cours de grec ! Il est "indélébile" dans la mémoire et comme vous l'avez vu, il offre une solidité intellectuelle et culturelle sans égale.


Flore, actuellement étudiante en première année de maths-physique-informatique, à l’université Paris-Sud XI

    J’ai choisi d’étudier le grec pour pouvoir connaître un nouvel alphabet mais également pour pouvoir étudier la mythologie grecque et découvrir une civilisation antique. Le plus difficile pour moi a été d’apprendre les tableaux de déclinaisons et de conjugaisons mais cela s’est révélé payant au fur et à mesure que j’arrivais à traduire des textes de plus en plus longs. Ma plus grande satisfaction a été de réussir à retenir des textes en grec ancien et à pouvoir les réciter.


Jean-Mathieu, actuellement étudiant en première année de médecine

Alors, pour ce qui est du grec et de l'intérêt que j'y ai porté, c'est bien simple.
En classe de seconde, les cours de grec étaient les seuls à m'intéresser, puisque c'étaient les seuls où l'on pouvait avancer à son rythme étant donné le peu d'élèves que nous étions (neuf, si je me souviens bien) ; par conséquent, ces cours ont été toute l'année de seconde mon unique motivation pour continuer d'aller au lycée, tellement les autres cours étaient - il faut le dire - ennuyeux.
Le grec en première m'a moins marqué (bien que je sois toujours allé aux cours de grec avec enthousiasme et motivation), peut-être du fait que, cette année-là, il a fallu se mettre à travailler les autres matières...
L'année de terminale m'a beaucoup apporté (sans parler des points gagnés pour le bac) sur le plan du travail des textes ; en effet, il a fallu mettre au point, pour chacun des textes, une traduction en bon français tout en étant fidèle au grec. De plus, le fait d'étudier notamment le début de l'Apologie de Socrate, m'a permis d'étayer avec conviction (citations en grec à l'appui) certaines dissertations de philosophie. Et je crois que ce qui m'a le plus enthousiasmé, c'est le commentaire de traduction : le fait d'essayer, avec un texte, sa traduction, et un dictionnaire, de prendre ses repères dans l'original grec et d'être capable de se l'approprier au point de critiquer, en bien ou en mal, la manière dont un traducteur l'a transcrit, cela, je l'ai trouvé fort intéressant.
Et cette année encore, où je suis en première année de médecine à la faculté Paris VII Diderot, j'en retire des bénéfices particuliers. Un exemple parmi beaucoup d'autres : comment retenir les différents stades de la prophase de première division de méiose (en embryologie) ? Un simple coup d'oeil dans l'Abrégé du Bailly m'apprend que "zygon" signifie "joug" : c'est donc au stade zygotène que les chromosomes homologues s'apparient ; et en sachant que "pachys" veut dire "épais", je peux retenir que c'est au pachytène que les chromosomes sont enchevêtrés au point que les crossing-over aient lieu. D'autre part, je soupçonne l'intérêt que m'ont apporté les cours du lycée pour la civilisation grecque de m'être d'une grande aide au second semestre, lorsque nous verrons, en épistémologie, les fondements de la médecine Hippocratique.
Donc moralité : vive le grec !!!

Marion, actuellement élève de Terminale L

L'option grec ancien au lycée, est une matière "bonus", permettant de favoriser la réussite scolaire. Elle demande cependant un travail régulier, mais n'empêche pas pour autant de travailler dans les autres matières. Cette option facultative est, pour ma part, une de mes meilleures moyennes. Elle favorise d’ailleurs les capacité en français (de par la connaissance de l'étymologie de certains mots, et donc leur compréhension, même pour des mots nouveaux, etc.). L'instauration définitive de cette matière au lycée en faciliterait nettement l'apprentissage ! N'en ayant eu qu'une heure en seconde, deux heures en première et ENFIN trois heures en terminale (par semaine), la progression dans cette matière et la régularité du travail ont nettement évolué ! Cela peut éventuellement sauver le bac de certaines personnes... En particulier si celles-ci ont des difficultés, d'une manière générale : si les résultats sont un peu justes, sachant que seuls les points au dessus de la moyenne comptent, le défi est peu risqué. En résumé, c'est une option dont le titre facultatif inclut l'autonomie de l'élève dans son travail, permet, si ce travail est bien effectué, d'améliorer les résultats généraux, sans nous pénaliser par ailleurs, au long de l'année et pour le bac.

Valérie, 32 ans, a obtenu 16/20 en grec ancien, en candidate libre, en 2010

Courant 2009-2010, à l'âge de 32 ans, je décidais de reprendre mes études « à zéro ». Je souhaitais passer le Bac S avec deux options dont le grec ancien. En septembre, je commençais une année de préparation aux épreuves obligatoires en suivant des cours du soir. Quant aux épreuves facultatives, il m'incombait de m'y préparer par mes propres moyens.
Tout d'abord : pourquoi avais-je choisi le grec ancien ? Dans un lointain passé, en remontant à l'époque du collège, j'avais choisi d'étudier le latin et le grec. Très attirée par ces deux langues, ma préférence pour le grec s'était toutefois manifestée au moment de mon entrée au lycée. D'une part, l'enseignement de cette langue —révélant une grammaire, une syntaxe si particulières à mes yeux— à travers l'étude de textes —dévoilant la civilisation de la Grèce Antique– avait progressivement éveillé ma curiosité. D'autre part, l'amour transmis par le professeur pour cette matière avait rendu ses cours des plus passionnants, facilitant ainsi l'apprentissage. En me remémorant ces souvenirs, il me paraissait donc évident de faire honneur à cette langue, à cette culture si chères à mon coeur, en les incluant pour l'obtention de mon bac.
Ensuite : quelles ressources pouvais-je allouer à la préparation de l'épreuve de grec ancien? En errant sur internet à la recherche d'informations sur le programme et les modalités de l'épreuve, je tombai sur le blog d'Anne Fillon. La magie d'internet me faisait découvrir le travail de Mme Fillon et me permettait aussi de rentrer en contact avec elle. En plus de répondre à mes questions, elle me proposait aussi son aide pour la préparation à l'épreuve.
Je retrouvais grâce à elle ces sensations déjà ressenties quant à l'étude passée du grec ancien : un mélange d'émerveillements concernant le génie des personnalités aussi bien dans leur réalisation que dans leur réflexion, la richesse extraordinaire d'une civilisation dont l'héritage s'est transmis jusqu'à nos jours et demeure une référence incontournable.
Comment éviter de citer dans les sciences Pythagore, Archimède et en philosophie Platon? Il est indéniable de reconnaître que l'enseignement lié au grec ancien m'a donné une multitude de clés de compréhension et d'explications qui font partie intégrante de ma culture générale et de ma manière de pensée. J'en mesure encore la portée, aujourd'hui, dans ma poursuite d'études supérieures, entre autre par l'étymologie des mots que je pourrais être amenée à utiliser ultérieurement.
Je suis très reconnaissante à Mme Fillon d'avoir fait preuve d'une grande sollicitude et d'une forte activité à mon égard, de m'avoir accordé de son temps en dehors de ses cours. J'ai eu la chance de pouvoir bénéficier de l'implication de Mme Fillon dans son rôle de professeur basée, me semble-t-il, sur son souhait de faire partager son amour et sa passion pour ses matières enseignées.
En conclusion, il me paraît inconcevable de réserver l'enseignement du grec ancien à une élite parisienne car c'est ce que j'ai constaté au moment de mon passage à l'oral. Pourquoi priver un adolescent de cet enseignement qui lui servirait de terreau très fertile pour sa construction personnelle aussi bien dans le domaine des arts et des lettres que dans celui de la philosophie ou des sciences ?
C'est un patrimoine incomparable et surtout indispensable à transmettre.